Le public de la quatrième édition des Swiss Cyber Security Days, et la Suisse, ont bénéficié des échanges de haut niveau avec le directeur américain de la cybersécurité. Le Conseiller du président Joe Biden a souligné l’importance d’une collaboration forte car le cyberespace ne connaît pas de frontières nationales et a loué le potentiel d’innovation de la Suisse. Au bilan des plus de 130 exposés et discussions : la Suisse rattrape son retard dans le domaine de la cybersécurité. La prise de conscience nécessaire est créée et il est temps maintenant d’intensifier la coopération internationale.

La quatrième édition des Swiss Cyber Security Days (SCSD), le rendez-vous incontournable de la cybersécurité en Suisse, a réuni mercredi 6 et jeudi 7 avril les principaux décideurs et experts du domaine au niveau national et international, réunissant près de 2000 visiteurs. La première journée s’est concentrée sur des questions de sécurité mondiales importantes pour la Suisse. Lors de la cérémonie d’ouverture, la conseillère nationale et présidente des SCSD Doris Fiala, ainsi que Daniel Berger, président de Cyber Resilience Ltd, organisateur de l’événement, ont souligné que le développement des infrastructures et l’augmentation du volume de transfert de données conduisent à des vulnérabilités toujours plus grandes. Ces processus ont en outre été accélérés par la pandémie. Les entreprises et les administrations sont confrontées et menacées quotidiennement par la cybercriminalité. En souhaitant la bienvenue aux participants lors de la première journée, Olivier Curty, président du Conseil d’Etat du canton de Fribourg, rappelait également l’importance de la cybersécurité pour les cantons.

Des questions de sécurité globale

Le temps fort de la première journée du congrès a été l’intervention de Chris Inglis, directeur national de la cybersécurité et conseiller du président des États-Unis Joe Biden. Il a souligné l’importance d’une collaboration forte. Le cyberespace ne connaît pas de frontières nationales, a averti Monsieur Inglis en louant le potentiel des innovations suisses. Florian Schütz, délégué fédéral à la cybersécurité, est revenu sur les développements de ces dernières années. Le gouvernement suisse a fait de nombreux progrès et travaille actuellement sur la deuxième version de la stratégie nationale de protection contre les cyberrisques. Le divisionnaire Alan Vuitel, chef du projet de commandement cyber de l’armée, a présenté la cybersécurité du point de vue de la sécurité nationale. Il y a évoqué les principaux défis auxquels le pays est actuellement confronté.

Point de mire sur les PME le deuxième jour

Le deuxième jour, l’accent a été mis sur la cybersécurité dans les PME. Gerhard Andrey, entrepreneur et conseiller national, a montré comment l’industrie aéronautique gère depuis des décennies les défaillances techniques dans des systèmes complexes. Elle y parvient grâce à une transmission précise et complète des informations, et à la transparence. Il souhaite que la pratique devienne également la norme en matière de cybersécurité. Dans un panel de La Mobilière, Susanne Maurer, du département communication, Andreas Hölzli, responsable de Centre de Compétence Cyber Risk, et Thomas Kühne, CIO, ont discuté d’une étude récente de l’Institut GFS qui montre qu’une entreprise sur trois a déjà été victime d’une cyberattaque. Le risque le plus important reste celui lié aux collaborateurs eux-mêmes, dont la sensibilisation contribue largement à la prévention.

Nicolas Mayencourt, CEO et fondateur de Dreamlab Technologies, et le professeur Marc K. Peter, responsable du Centre de la Transformation digitale à la FHNW, ont présenté l’édition annuelle de leur étude « State of Swiss Cyberspace ». Ce travail anticipe les surfaces d’attaque des infrastructures publiques de la Suisse. Il présente pour la première fois les vulnérabilités par secteur. L’étude a montré que les trois secteurs les plus vulnérables sont l’éducation, la santé et le gouvernement.

 Présentation du projet SCION

Le projet SCION de l’ETH a été présenté pour la première fois au public lors des SCSD. L’architecture Internet SCION offre une sécurité, une disponibilité et des performances accrues. Le projet SCI-ED permet une communication sûre et hautement disponible entre les institutions du domaine des EPF et les partenaires. Le projet a été présenté par Adrian Perrig, ETH / SCION, Martin Bosshardt, Anapaya, Florian Schütz, NCSC, August Benz, SBA, Urs Fischer HIN, Stefan Berg, Swisscom et Robert Wigger, Sunrise Impulse.

130 conférences, podiums et expert tracks

L’édition de l’année dernière s’étant déroulée entièrement en ligne en raison de la pandémie, les organisateurs se réjouissaient d’autant plus que les Cyber Security Days aient pu être organisés sur place cette année. Béat Kunz, CEO des SCSD, déclare : « Bien que nous ayons été très satisfaits de l’édition virtuelle, elle ne remplace pas les contacts personnels qui se nouent surtout dans la zone d’exposition ». Plus de 100 exposants s’étaient donné rendez-vous au Forum Fribourg. Durant les deux jours, plus de 130 conférences, podiums, discussions d’experts, bonnes pratiques et tables rondes ont eu lieu. Outre les keynotes, les Expert Tracks ont proposé pendant les deux jours de nombreuses présentations techniques intéressantes et des nouveautés, et les deux Best Practices Tracks ont également connu un grand succès. Cette année, l’entrée à l’exposition et aux Best Practice Tracks (qui comprenaient 20 exposés par jour) était gratuite pour la première fois. Les Swiss Cyber Security Days 2023 auront lieu les 29 et 30 mars.

A propos des Swiss Cyber Security Days

En tant que plateforme suisse pour la cybersécurité, les Swiss Cyber Security Days (SCSD) ont pour objectif de présenter les sujets essentiels représentant les défis actuels de notre société dans les domaines de la cybersécurité. L’accent est mis sur la politique, l’économie, l’éducation et la recherche. Plateforme nationale pour l’échange d’informations, tous les acteurs concernés doivent y trouver l’inspiration et la possibilité de rencontres avec les principaux experts en matière de cybersécurité. Les SCSD reposent sur des valeurs clés comme la transparence, le transfert de connaissances, le débat et la communication ouverte.